Circuit de randonnée au bord de l'Erdre à Nantes
Les rives de l’Erdre sont particulièrement faciles d’accès à Nantes. Elles sont aussi très bien aménagées. Longer la rivière entre le bassin Ceineray et le pont de la Jonelière promet une agréable balade d’environ 3 heures. Prisée des Nantais, elle est marquante par la qualité de ses paysages et parce qu’elle permet d’oublier l’effervescence urbaine sans quitter la ville. Pour les visiteurs, c’est une découverte incontournable.
Du bassin Ceineray au pont de la Tortière, sur la rive droite de l’Erdre
Le bassin Ceineray raconte une part de l’histoire de l’Erdre et de Nantes.
Il y a d’abord son nom. Il célèbre Jean-Baptiste Ceineray (1722 – 1811). À partir de 1760, cet architecte lança de grands travaux dans toute la ville afin de la moderniser. On lui doit notamment l’aménagement des cours Saint-Pierre et Saint-André, la construction de l’hôtel de Préfecture (qui domine le bassin), ou encore la canalisation de l'Erdre depuis l’île de Versailles jusqu’à la Loire.
Á l’extrémité sud-ouest du bassin, se dresse le monument aux 50 Otages. L’édifice est composé de quatre flèches à la base desquelles deux statues symbolisent la Résistance et la France renaissante. Il commémore l’exécution de 48 otages par les Allemands le 22 octobre 1941, en représailles à l’assassinat de Karl Hotz, commandant des troupes d’occupation à Nantes.
Il est à noter que Karl Hotz était ingénieur des travaux publics dans le civil. Entre 1929 et 1933, il avait été affecté à Nantes par la société Brandt. Pendant cette période, il avait supervisé la construction du tunnel Saint-Félix. Ces travaux étaient un préalable au comblement de l’Erdre sur la dernière partie de son cours (elle s’écoulait jusqu’alors sous l’actuel Cours des 50 Otages).
De l’autre côté du bassin Ceineray, le double palindrome-miroir Rêver Erdre est une œuvre de l’artiste Marie-Hélène Richard datant de 2017.
Le bassin Ceineray
Notre marche débute en suivant le quai de Versailles.
Elle nous mène d’abord jusqu’au pont Saint-Mihiel, ouvrage inauguré en 1913. Son nom rend hommage à une commune de la Meuse, détruite pendant la Première Guerre Mondiale, et dont la ville de Nantes subventionna une partie de la reconstruction.
200 mètres plus loin, une passerelle nous fait pénétrer sur l’île de Versailles et dans son très beau jardin japonais. L’île abrite également la Maison de l’Erdre, lieu dédié aux écosystèmes de la rivière.
Au bout de l’île, une nouvelle passerelle permet de retrouver le quai de Versailles, puis de nous diriger vers le pont Général de la Motte-Rouge. Une cinquantaine de mètres avant d’atteindre ce très beau pont vert à arche unique, qui est le plus vieux de Nantes, vous remarquez un petit édifice cubique. Il matérialise l’emplacement d’où s’élançait autrefois la chaussée de Barbin.
Cette digue fut construite au VIe siècle par l’évêque Félix, pour permettre le franchissement de l'Erdre. Elle en a barré le cours pendant près de quatorze siècles. Cela eut pour effet de faire monter le niveau de l’eau jusqu’à Nort-sur-Erdre, et de la rendre navigable. Elle en modifia donc complètement l'aspect. L'Erdre originelle était un cours d’eau relativement étroit, bordé de vastes zones marécageuses.
Le pont suivant, celui de la Tortière, se situe 850 m en amont. Il date de 1977. Il est le vestige d’un projet d’autoroute qui devait longer la rive gauche de l’Erdre. Née dans les années 60, l'idée ne fut comlètement abandonnée qu'au début des années 80. L’ancien pont en brique, qui reliait les deux rives de l’Erdre à cet endroit, en fit tout de même les frais.
Distance parcourue depuis départ : 1,9 km
La glacière du Tertre
Du pont de la Tortière jusqu’au pont de la Jonelière par la rive droite de l’Erdre
Le pont de la Tortière et le pont de la Jonelière sont distants de 2,6 km. Sur cette portion du parcours les grands arbres succèdent aux immeubles et l’Erdre s’élargit. Les hérons, les cormorans, les canards et les ragondins sont plus nombreux et plus facilement observables. Et si vous levez la tête, vous aurez peut-être la chance de croiser le regard d’un écureuil.
900 mètres après le pont de la Tortière, une passerelle en bois franchit le Cens. Ce cours d’eau mesure 22 kilomètres de long et prend sa source dans la commune de Vigneux-de-Bretagne. Autrefois beaucoup plus large qu’aujourd’hui, il était navigable.
Á partir de cet endroit, vous commencez à longer le campus de l’université de Nantes et 250 mètres après la passerelle enjambant le Cens, un ouvrage en pierre vous rappelle la forme d’un puits. Il s’agit en fait d’une ancienne glacière.
La glacière du Tertre est aujourd’hui comblée. À l’origine, elle était profonde de plusieurs mètres. On y entreposait la glace récoltée pendant l’hiver. Recouverte par des planches de bois, elle pouvait ainsi se conserver plusieurs mois.
Juste à côté de cette glacière, s’ouvre une prairie clairsemée de blocs de béton. Ces blocs sont une œuvre d’art (controversée) de Marie-Hélène Richard intitulée fort à propos Blocs.
Tout au fond de la prairie, le château du Tertre se laisse admirer. Construit entre 1858 et 1889, racheté dans les années 60 par l’université de Nantes, il accueille toujours des cours et des colloques.
À 500 mètres de là, un autre se laisse entrevoir derrière la végétation et un mur de pierre. Le château du Halleray est une propriété privée.
Puis vous débouchez dans le quartier de la Jonelière, avec ses quais et ses bateaux amarrés, ses ponts et son bar-restaurant La Belle équipe, ouvert en 1877.
Ce quartier était, jusque dans les années 1960, un lieu de rendez-vous très apprécié des Nantais. Ils venaient y faire la fête dans les bars et les guinguettes, pique-niquer et s’y promener les dimanches.
Il accueillit même un zoo entre 1950 et 1972. Mais celui-ci ferma, suite à un accident. Un enfant fut tué par un lion. Ce zoo se trouvait dans le parc du château de la Châtaigneraie (détruit dans les années 80 pour être remplacé par la résidence Les Canotières).
Distance parcourue depuis départ : 4,5 km
Galerie photos de la randonnée
Du pont de la Jonelière au bassin Ceineray, par la rive gauche de l’Erdre
Pour poursuivre cette randonnée, il faut gagner la rive gauche de la rivière en franchissant le pont de la Jonelière.
L’ouvrage eut pour concepteur Albert Caquot, ingénieur responsable notamment de la structure interne du Christ du Corcovado à Rio de Janeiro.
Après 1 km de marche, vos pas vous amènent à longer le château de l’Eraudière. Cette demeure privée servait autrefois de résidence d’été aux évêques de Nantes. Sa construction débuta au XVIe siècle et s’acheva dans le courant du XVIIIe.
Quelques mètres plus loin, après avoir longé une prairie où sont installés une tyrolienne et des appareils de musculation, vous débouchez devant le club d’aviron Léo Lagrange.
Juste à côté des pontons de mise à l’eau, trois colonnes reprennent des signalétiques maritimes. Il s'agit d'une œuvre de Pierre Perron, peintre et affichiste nantais.
À la sortie du parking du club, un choix s’offre à vous : soit prendre tout de suite sur la droite et poursuivre le parcours de cette randonnée, soit remonter le chemin de Belle Île pour aller observer le plus vieil arbre de Loire-Atlantique. Le vénérable est un châtaignier (situé rue de Coetquelfen) qui fut planté aux alentours de l’an 800. Un âge qui a de quoi imposer le respect et mérite bien un petit détour.
Retour sur le chemin bordant l’Erdre : vous cheminez en lisière du marais de port Boyer, puis vous parcourez 1,4 km pour retrouver le pont de la Tortière.
Un autre kilomètre de marche et vous dépassez le pont de la Motte-Rouge. Une cinquantaine de mètres en aval, vous trouvez un autre édifice cubique, identique à celui que vous avez pu observer sur la rive opposée à l’aller. Lui aussi matérialise l’ancien tracé de la chaussée de Barbin.
Vous débouchez ensuite sur le quai Henri Barbusse, passez à côté de la troisième passerelle menant à l’île de Versailles, avant d’atteindre le pont Saint-Mihiel, puis de traverser le square Maquis de Saffré.
En sortant du square, vous surplombez l’entrée du tunnel Saint-Félix.
Pour finir, il ne vous reste qu’à longer le quai Ceineray pour retrouver le point de départ de cette balade.
La guinguette du Bateau-Lavoir implantée sur le quai est un lieu festif connu aujourd’hui de tous les Nantais. Il nous rappelle que jusqu’en 1968 des bateaux-lavoirs étaient amarrés tout le long des quais de l’Erdre.
Celui-ci est une œuvre de François Delarozière et de Pierre Oréfice, les créateurs de la compagnie La Machine.
Distance parcourue depuis départ : 9,4km
3 H
9,4 km
La portion de la promenade allant du bassin Ceineray au pont de la Tortière est accessible aux personnes à mobilité réduite.
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